A propos de l'Inde, l'écrivain Pierre Loti écrivait que « Rien n'étonne plus, en ce pays où tout devient toujours spectacle imprévu pour les yeux, fantasmagorie, changeant mirage. » Comme lui, nombreux sont les grands voyageurs à s'être laissés emporter par le tourbillon sensoriel et onirique de ce fascinant pays à l'échelle d'un continent. Y atterrir, c'est d'abord faire l'expérience d'une foule compacte, sikhs savamment enturbannés, femmes enveloppées de saris chatoyants, jeunes gens vêtus à l'occidentale, rickshaws et vaches sacrées.
Dans la perle de l'ancien Empire britannique, traditions séculaires et spiritualité vibrante s'entrechoquent avec l'ultra-moderne. En Inde, le chaos devient tableau ou spectacle, le béton et le verre de Mumbai ou New Delhi tutoient le ciel étoilé des mythes et légendes hindoues. Leurs figures romantiques peuplent encore les productions sucrées et chantées de Bollywood, machine à exporter le rêve indien. Du Taj Mahal à Varanasi, posée au bord du Gange ; de Madurai, berceau tamoul, à Udaipur, joyau du Rajasthan, « Pays des Rois » ; des jungles tropicales touffues où s’embusquent nuées de singes, tigres solitaires et éléphants majestueux aux déserts arides ; des hauts sommets enneigés aux canaux du Kerala... Les stops évocateurs du voyage indien sont habités par les fantômes des maharadjahs flamboyants, des dieux mi-hommes mi-animaux, de Gandhi ou encore des hippies transcendés par Goa, dans les seventies. Entre ces possibilités d'itinéraires infinis se dessine un art de vivre multi-facettes, opulent et fastueux, inspiré par les palais luxueux. Tandis qu'à la table des restaurants en vue, dans les mégapoles cosmopolites, la gastronomie, subtile, épicée, raffinée, se réinvente et métisse d'Occident ses racines aux couleurs d'Orient, emmenée par des chefs comme Atul Kochhar. Tant de contrastes à explorer... Un proverbe ne dit-il pas qu'il faudrait trois vies pour connaître l'Inde ?
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