Triptyque de l’Indochine, avec le Laos et le Vietnam, le Cambodge a pansé ses plaies sans renier son passé. Ses habitants, bouddhistes Hinayanistes, accrochent pourtant un sourire sur leur visage ambré et rond tandis que leur langue quasi monocorde participe à la douceur de leurs expressions qu’un non-averti interpréterait pour de l’indifférence. Pourtant, personne n’est moins indifférent, moins sensible, qu’un Cambodgien. Des rives du Mékong, fleuve nourricier, aux plages du golfe de Thaïlande, sa vie se déroule au rythme imposé par les rizières où des buffles paresseux se vautrent dans la boue.
En amont du delta du Mékong, Phnom Penh, la capitale, bat son plein autour du Palais Royal et de son musée. Les milliers de motos imposent leur partition sans couvrir le glissement du fleuve couvert de jacinthes d’eau à l’aplomb des berges où les petits marchands le disputent aux amoureux. Phnom Penh mérite une escale, pour son marché couvert, ses maisons coloniales restaurées, ses musées contant son histoire, entre trésors royaux et crimes de guerre. On peut y emprunter un bateau jetant l’ancre à Siem Reap et à Battambang, plus à l’ouest. Deuxième ville du pays sur la rivière Sangker, cette dernière conserve un ensemble architectural remarquable datant de la présence française et dans ses environs de superbes temples pré-angkoriens. Avant le départ, afin de saisir toute la subtilité de l’âme khmère, rien de tel que de lire ou visionner « Les Gens de la rizière », le chef-d’œuvre de Rithy Panh, talentueux écrivain et cinéaste cambodgien.
En lire plus